Les déclarations publiques de nos ministres sur le développement de l’activité physique sont au mieux des paroles en l’air, au pire des leurres. Le gouvernement tente de faire croire qu’il fait quelque chose pour le sport et plus largement l’activité physique en France. Or cela reste du domaine de la « communication » car aucune action concrète n’est à acter à ce jour !

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Il faudra pourtant bien à un moment donné que chacun et chacune prenne conscience de la gravité de la situation à court, moyen et long terme. Comme pour les questions écologiques, l’impact d’une dégradation importante du niveau d’activité physique sur les générations futures sera considérable. Et, comme pour le reste, ce sont les plus démunis qui trinquent en premier. Citons seulement deux chiffres : les enfants ont perdu 25% de leurs capacités cardio-vasculaires en quelques décennies. 75% des filles dont les parents n’ont aucun diplôme et des faibles revenus ne font pas de sport.

Un ensemble de mesures d’urgence sont à prendre. Certes elles ont, pour certaines, un coût, mais bien moindre que celui des dégâts occasionnés par l’accroissement de la sédentarité et l’augmentation des inégalités. Une partie de ces mesures concernent le champ scolaire, l’autre le champ du sport et plus largement des pratiques physiques.

L’Ecole, par son caractère obligatoire, est la seule à pouvoir imposer une augmentation du volume de pratique pour tous et toutes, avec ses deux leviers que sont l’EPS et le sport scolaire. Par exemple, le passage à 4h d’EPS tout au long de la scolarité serait une première étape significative.

Par ailleurs le mouvement sportif doit bénéficier de nouveaux moyens pour élargir son offre et pouvoir proposer un accès de proximité, gratuit, sur l’ensemble du territoire, à une pratique sportive pour tous les publics.

Le gouvernement a beaucoup communiqué sur « l’héritage » des JOP 2024, avec, pour l’instant un piètre résultat. Il est grand temps de redresser la barre en fixant une nouvelle ambition pour la société et d’abord sa jeunesse. Au-delà des mots, nous pensons qu’œuvrer pour une jeunesse plus sportive, plus active physiquement, c’est possible. Nous faisons dix propositions constructives et lançons un appel à celles et ceux, politiques, sportifs et sportives, enseignants et enseignantes, éducateurs et éducatrices, parents d’élèves… à les soutenir et les relayer le plus largement possible.

Pour l’avenir de notre jeunesse et donc de notre société, il est urgent d’agir, ensemble !

Les 6 mesures clés de l’héritage pour le développement de l’EPS

Augmenter les horaires

4 heures d’EPS hebdomadaires de la 6ème à la Terminale

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Aujourd’hui l’horaire à l’Emploi du temps de l’élève est de 3h en primaire, 4h en 6eme, 3h sur le reste du collège, 2h en lycée général et technologique et 2.5 en LP en moyenne.  Les heures à l’emploi du temps sont réduites par les temps de déplacement, de vestiaire, notamment. L’OMS recommande 7 heures d’activité physique hebdomadaires. Le SNEP-FSU propose de développer les horaires en EPS avec 4h par semaine de l’école primaire au lycée. Dans le secondaire cela représenterait pour toutes et tous 2 séances hebdomadaires de 2h.

Un minimum !

Planifier un plan pluriannuel de recrutement

1 500 enseignant·es d’EPS par an à partir des concours 2024

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Faute de recrutements, aujourd’hui il manque des enseignants pour assurer les horaires obligatoires dès la rentrée scolaire, c’est inédit ! Des élèves perdent des heures obligatoires faute de remplacement durant l’année scolaire. Pourtant les candidats aux concours de recrutement tant externe qu’interne sont très nombreux (ils augmentent même depuis plusieurs années) ! Pour l’emploi des étudiants STAPS, pour une EPS de qualité et la continuité du Service Public, le SNEP-FSU revendique un plan pluri annuel de recrutement de 1500 postes par an pendant au moins 5 ans.

Ce ne serait qu’un retour au taux d’encadrement que nous connaissions en 2007 dans le second degré.

Construire ou rénover 200 piscines et gymnases écoresponsables par an

avec 50 % de financement de l’État, comme première étape d’un plan pluriannuel de 5 ans

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Pour une jeunesse physiquement éduquée et plus sportive, il faut développer des apprentissages multiples et variés à tous les âges. Le SNEP FSU revendique un plan pluriannuel de constructions d’équipements sportifs, tant en outre-mer qu’en métropole, dans ou à proximité immédiate des établissements scolaires, ouverts à tous publics, assorti d’un cofinancement de l’État équivalent à 50% du coût total de l’investissement engagé par les collectivités de rattachement des établissements scolaires.

Dans ses 5 référentiels (cités en référence par le MEN dans son guide équipements édité en 2012) et dans son « guide chantier », le SNEP FSU préconise des types d’installations sportives plus vastes, plus fonctionnelles et éco responsables (HQE : haute qualité environnementale) qui ont déjà inspiré nombre de collectivités locales et territoriales pour finaliser plusieurs de leurs constructions. 

Proposer une épreuve d’EPS au DNB au collège

et doubler le coefficient de l’épreuve EPS au Bac

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La reconnaissance d’une discipline passe par sa place et son poids dans les examens qui rythment la scolarité. Or le précédent gouvernement a supprimé l’épreuve d’EPS au DNB et l’actuel ministre de l’éducation a supprimé le caractère national du Bac au profit d’arrangements locaux ce qui affaiblit considérablement l’EPS.

Il faut revaloriser sa place aux examens : une épreuve au DNB, des référentiels nationaux au Bac, des coefficients plus élevés.

Mettre en place des « plus en EPS » dans chaque établissement

Section sportive scolaire, option EPS, enseignement de spécialité

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L’approfondissement dans une ou plusieurs activités sportives doit être une voie de réussite offerte à tous et toutes. L’offre est actuellement très discriminante au plan géographique, mais aussi en termes d’égalité garçons/filles : les sections sportives sont très souvent masculines ! La possibilité pour chaque jeune, sur tout le territoire, de pouvoir accéder à une spécialisation est un enjeu de démocratisation. Une dans chaque établissement, avec l’obligation sur un département d’équilibrer les sections garçons/filles et mixtes.

Mettre en place une « Unité d’enseignement » obligatoire en licence

pour l’ensemble des universités

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Chaque activité sportive, physique et artistique (APSA) est un objet culturel et un moyen de formation, source d’apprentissage, de rencontre, de bien-être, de lutte contre la sédentarité. C’est pourquoi, il est indispensable que la pratique sportive et l’enseignement des APSA ne s’arrêtent pas à la fin du lycée et soient présents à l’université comme condition incontournable d’une formation complète et équilibrée au service de la réussite de chaque étudiant.

Pourtant aujourd’hui seuls 28% des étudiants pratiquent à l’université alors que plus de 70% qui le souhaiteraient, selon les enquêtes.

Ce décalage s’explique par des obstacles de moyens (Postes, Budget, installations sportives), mais aussi par un manque de temps libéré pour les étudiants (emplois du temps variables, 50% doivent travailler pour financer leurs études…). II est donc nécessaire de libérer du temps en rendant obligatoire une pratique en plus des offres facultatives.

C’est pourquoi nous proposons un module ou une UE (Unité d’enseignement) obligatoire inscrite dans les maquettes de formations de la licence. Cette proposition reprend la 1ère des 7 propositions du rapport interministériel « Auneau-Diagana » en 2008 : « Créer une unité d’enseignement (UE) APS obligatoire en licence ». Cette décision serait un levier structurant pour le développement de la pratique sportive de chaque étudiant.