Les déclarations publiques de nos ministres sur le développement de l’activité physique sont au mieux des paroles en l’air, au pire des leurres. Le gouvernement tente de faire croire qu’il fait quelque chose pour le sport et plus largement l’activité physique en France. Or cela reste du domaine de la « communication » car aucune action concrète n’est à acter à ce jour !
Aujourd’hui l’horaire à l’Emploi du temps de l’élève est de 3h en primaire, 4h en 6eme, 3h sur le reste du collège, 2h en lycée général et technologique et 2.5 en LP en moyenne. Les heures à l’emploi du temps sont réduites par les temps de déplacement, de vestiaire, notamment. L’OMS recommande 7 heures d’activité physique hebdomadaires. Le SNEP-FSU propose de développer les horaires en EPS avec 4h par semaine de l’école primaire au lycée. Dans le secondaire cela représenterait pour toutes et tous 2 séances hebdomadaires de 2h.
Un minimum !
Faute de recrutements, aujourd’hui il manque des enseignants pour assurer les horaires obligatoires dès la rentrée scolaire, c’est inédit ! Des élèves perdent des heures obligatoires faute de remplacement durant l’année scolaire. Pourtant les candidats aux concours de recrutement tant externe qu’interne sont très nombreux (ils augmentent même depuis plusieurs années) ! Pour l’emploi des étudiants STAPS, pour une EPS de qualité et la continuité du Service Public, le SNEP-FSU revendique un plan pluri annuel de recrutement de 1500 postes par an pendant au moins 5 ans.
Ce ne serait qu’un retour au taux d’encadrement que nous connaissions en 2007 dans le second degré.
Les effectifs par classe augmentent régulièrement. Cela a un impact négatif très fort sur la qualité de l’enseignement et des apprentissages. C’est valable pour l’EPS, comme pour l’ensemble des matières.
Plus le nombre d’élèves augmente, plus il est difficile pour les élèves de réussir, notamment ceux qui n’ont que l’école pour apprendre : ils ont moins de temps pour apprendre, moins d’accompagnement, moins d’aide, moins de suivi.
C’est pourquoi le SNEP-FSU propose d’abaisser le nombre d’élèves par classe en EPS. Cela peut aussi se réaliser par des dédoublements, des dispositifs 3 profs pour 2 classes, etc…
La reconnaissance d’une discipline passe par sa place et son poids dans les examens qui rythment la scolarité. Or le précédent gouvernement a supprimé l’épreuve d’EPS au DNB et l’actuel ministre de l’éducation a supprimé le caractère national du Bac au profit d’arrangements locaux ce qui affaiblit considérablement l’EPS.
Il faut revaloriser sa place aux examens : une épreuve au DNB, des référentiels nationaux au Bac, des coefficients plus élevés.
L’approfondissement dans une ou plusieurs activités sportives doit être une voie de réussite offerte à tous et toutes. L’offre est actuellement très discriminante au plan géographique, mais aussi en termes d’égalité garçons/filles : les sections sportives sont très souvent masculines ! La possibilité pour chaque jeune, sur tout le territoire, de pouvoir accéder à une spécialisation est un enjeu de démocratisation. Une dans chaque établissement, avec l’obligation sur un département d’équilibrer les sections garçons/filles et mixtes.
Pour une jeunesse physiquement éduquée et plus sportive, il faut développer des apprentissages multiples et variés à tous les âges. Le SNEP FSU revendique un plan pluriannuel de constructions d’équipements sportifs, tant en outre-mer qu’en métropole, dans ou à proximité immédiate des établissements scolaires, ouverts à tous publics, assorti d’un cofinancement de l’État équivalent à 30% du coût total de l’investissement engagé par les collectivités de rattachement des établissements scolaires.
Dans ses 5 référentiels (cités en référence par le MEN dans son guide équipements édité en 2012) et dans son « guide chantier », le SNEP FSU préconise des types d’installations sportives plus vastes, plus fonctionnelles et éco responsables (HQE : haute qualité environnementale) qui ont déjà inspiré nombre de collectivités locales et territoriales pour finaliser plusieurs de leurs constructions.
Le SNEP FSU demande que soit financé et engagé sans délai, la réhabilitation, la rénovation, l’agrandissement, la modernisation ou la reconstruction -si nécessaire-, selon les nouvelles normes environnementales (HQE), du parc national d’équipements sportifs vétuste, parfois insalubre, voire dangereux.
Il s’agit-là d’un constat partagé par la Cour des Comptes (rapport11/2019) qui estime le coût de l’opération à 20 milliards d’euros.
Le sport scolaire est un enjeu fort pour développer une jeunesse plus sportive. C’est la continuité de l’EPS et l’engagement dans l’activité volontaire et la vie associative. Dans chaque établissement du 2nd degré, une Association Sportive existe.
Pour renforcer le Service Public du Sport scolaire nous demandons l’augmentation de la subvention du Ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, l’accroissement de l’accès aux équipements sportifs et le maintien de la libération du mercredi après-midi pour les rencontres essentielles pour les pratiquants. La réforme du lycée a dégradé très fortement la situation en plaçant de nombreux cours le mercredi après-midi.
Depuis des années, le SNEP-FSU revendique un financement du sport à hauteur de 1% du budget de l’État. C’est une nécessité absolue pour soutenir harmonieusement les fédérations sportives et leurs associations affiliées, que ce soit pour former et sélectionner les équipes de France aux compétitions internationales ou pour développer une culture sportive pour toutes et pour tous, facteur de vivre ensemble, de santé et de bien-être, en réduisant les inégalités sociales et territoriales d’accès à la pratique sportive.
Il y a urgence à rouvrir les concours de recrutement au ministère chargé des sports afin de garantir la présence de l’Etat dans le paysage sportif français (services et établissements publics et fédérations sportives), eu égard aux problématiques de société (enjeux de santé physique et mentale, lutte contre les discriminations, les violences, les incivilités, formation aux métiers du sport …).
Chaque activité sportive, physique et artistique (APSA) est un objet culturel et un moyen de formation, source d’apprentissage, de rencontre, de bien-être, de lutte contre la sédentarité. C’est pourquoi, il est indispensable que la pratique sportive et l’enseignement des APSA ne s’arrêtent pas à la fin du lycée et soient présents à l’université comme condition incontournable d’une formation complète et équilibrée au service de la réussite de chaque étudiant.
Pourtant aujourd’hui seuls 28% des étudiants pratiquent à l’université alors que plus de 70% qui le souhaiteraient, selon les enquêtes.
Ce décalage s’explique par des obstacles de moyens (Postes, Budget, installations sportives), mais aussi par un manque de temps libéré pour les étudiants (emplois du temps variables, 50% doivent travailler pour financer leurs études…). II est donc nécessaire de libérer du temps en rendant obligatoire une pratique en plus des offres facultatives.
C’est pourquoi nous proposons un module ou une UE (Unité d’enseignement) obligatoire inscrite dans les maquettes de formations de la licence. Cette proposition reprend la 1ère des 7 propositions du rapport interministériel « Auneau-Diagana » en 2008 : « Créer une unité d’enseignement (UE) APS obligatoire en licence ». Cette décision serait un levier structurant pour le développement de la pratique sportive de chaque étudiant.